DE AMSTERDAM JUSQU'À ZÜRICH, EN PASSANT PAR BARCELONE, LONDRES ET NEW YORK
Pourquoi nos activistes BODYLOVE ont-elles voulu participer à cette marche?
Qu'est-ce qu'elle a changé pour elles? Et dans quelles mesures observent-elles un changement dans la société concernant la prise en compte de leurs corps?
Nous leur avons posé la question!
... parce que je voulais changer quelque chose. Je voulais faire partie de quelque chose de grand et aider à changer les choses
.... parce que je n'avais pas le sentiment que l'on parlait suffisamment du thème de l'amour de soi et de l'acceptation de son corps en public. Et bien sûr aussi pour des raisons personnelles: pour briser ce sujet tabou en moi - se cacher.
... parce qu'en tant que femme - avec des mensurations tout sauf standard - je sais ce que cela signifie d'être jugée et réduite uniquement à ça. J'ai trouvé et je trouve toujours que c'est une excellente façon d'attirer l'attention sur ce sujet.
... parce que je voulais être vue. Parce que je n'avais jamais été vue avant.
... parce que j'ai été par le passé insultée par un homme sur internet. Je voulais donner un signal fort.
... parce que c'est le message que je veux transmettre à ma fille: c'est ton cœur et ton esprit qui te rendent parfaite, pas ton corps. Mais tu dois prendre soin des trois.
... parce que c'était tout simplement quelque chose d'unique et géniale. Je me souviens encore très bien comment j'ai lutté contre le surpoids, et comment j'ai été victime de harcèlement. Cela m'aurait fait beaucoup de bien si quelqu'un s'était "avancé" en public et m'avait donné un peu de courage! C'est pourquoi je l'ai fait des années plus tard en participant à la marche avec BODYLOVE.
... parce qu'à l'époque, on m'avait diagnostiqué un cancer peu de temps avant et que je voulais me prouver à moi-même que la vie était loin d'être finie - qu'elle commençait vraiment maintenant.... simplement pour montrer à quel point les morphologies peuvent être différentes. Et combien il est important que la diversité corporelle soit représentée dans les médias. Autant pour soi-même que pour les générations adultes à venir.
... parce que les personnes et les corps idéalisés sont trop souvent advertisés dans les médias et la mode alors que dans la réalité, on retrouve très peu ces silhouettes. À cause de ça, accepter et aimer son corps tel qu'il est et découvrir la beauté propre qu'il renferme nous est rendu encore plus difficile. C'est pourquoi il est urgent d'attirer l'attention sur ce sujet. Aujourd'hui comme hier.
Cette campagne BODYLOVE ne m'a pas incité à changer quelque chose chez moi. Bien au contraire, ça a même plutôt renforcé ce que je pensais déjà... qu'il était tout à fait normal, d'être différent. Qu'il était normal de s'aimer tel que l'on est.
J'ai eu l'impression que mon rêve devenait enfin réalité: à l'âge de 7 ou 8 ans, j'avais déclaré devant toute ma classe vouloir devenir mannequin. J'étais grosse et certains enfants se sont alors moqués de moi. Je ne me souvenais plus de cette épisode jusqu'à ce que nous apparaissions dans la campagne BODYLOVE. Le professeur de ce cours m'a alors contacté pour me dire: "Je savais que tu allais réussir." - Do you know when you complete a level? So... Level up! I started to empowering.
Cette expérience a renforcé non seulement ma perception de moi-même, mais aussi mon empathie et ma compréhension envers les autres et leurs histoires de vie. Ce message - sois toi-même, peu importe ton apparence et ce que les autres en disent ou en pensent - je le porte en moi jusqu'à aujourd'hui et j'en suis très reconnaissante.
Je n'abandonne jamais. Je ne me laisse pas abattre - peu importe ce que les autres pensent ou ressentent à mon égard. Cela m'est totalement indifférent: je vis ma vie - et c'est ce qui compte le plus.
En tout cas, ce qui a complètement changé pour moi, c'est que j'ai pu surmonter ma honte. Je n'osais pas aller à la piscine ou au lac, c'est-à-dire ces moments où l'on doit simplement se déshabiller, être vêtue de peu de choses et montrer des zones de notre corps que l'on préfère toujours cacher en fait. Je n'ai plus osé le faire pendant des années. Après cette marche, j'y suis parvenue à nouveau: Silvana a donné une voix à chacune d'entre nous à l'occasion de cette campagne. Il a été ensuite très clair pour moi que je devais à présent mettre tout cela en pratique. Je devais continuer à poursuivre sur cette voie et ne surtout pas me cacher. Et j'y suis arrivée. J'assume et j'aime mon corps.
It was very empowering, not only for myself, but to see other women and men with bodies that society has labeled as “bad” be celebrated in unity and solidarity. I’ve been a body positivity and disability activist for many years now, so it deeply aligned with my personal brand and mission.
Avant, j'étais toujours la fille un peu grosse. On se moquait de cette fille parce qu'elle était grosse - on se moquait d'elle parce qu'elle n'était pas belle, parce qu'elle était grosse - ce qui n'est pas le cas: chaque personne est belle comme elle est. C'est ce que j'ai compris avec ce mouvement BODYLOVE, et surtout grâce à Silvana. Elle te donne toujours le sentiment d'être la personne la plus belle et la plus formidable au monde. Et plus souvent tu es avec elle, plus tu travailles avec elle, plus ce sentiment te colle à la peau - et te porte ainsi à travers ton quotidien. Et à un moment donné, tu l'intériorises. Et tu constates alors: "Mmm, en fait j'ai toujours été belle". Mais il faut quelqu'un comme Silvana pour que l'on s'en rende compte.
J'ai commencé à m'intéresser de plus près pour savoir quelles étaient les personnes qui devaient faire le plus souvent face aux discriminations. Et je me suis rapidement rendu compte, que les personnes ne sont pas seulement discriminées lorsqu'elles sont trop grosses, mais aussi lorsqu'elles sont trop maigres. Et cela a un peu changé ma vision des choses, et je fais plus attention quand je remarque un quelconque bodyshaming.
Cette marche m'a donné beaucoup plus de confiance en moi. Et j'ai vite compris que je n'étais pas la seule à souffrir de ce problème.
À mon avis, les choses ont beaucoup évolué depuis. Une plus grande présence dans les médias des différents types de personnes et surtout les campagnes de sensibilisation sur différents préjugés comme "les gros sont paresseux et se nourrissent mal" font des merveilles et changent le regard sur les personnes en surpoids. Il existe aussi maintenant de plus en plus de choix de vêtements beaux et colorés pour les personnes en surpoids.
La société est devenue plus ouverte, mais quand on ne correspond pas à la norme, on subit encore trop de négativité. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour que la diversité, la perception du corps et l'acceptation continuent d'être mis en avant.
Je souhaiterais que chaque morphologie soit représentée de manière égale en public et qu'elle soit considérée comme normale dans notre société. Car nous sommes tous différents et c'est très bien ainsi.
D'un point de vue sociétal, je trouve qu'il y a encore un effort de sensibilitation à faire pour que les corps normaux des femmes et des hommes soient ancrés dans notre société. Que chaque corps est beau: avec ses formes, avec ses cicatrices. Avec des muscles ou sans muscles. Gros, mince, grand, petit, enceinte, ou même, comme chez nous à Hanovre, en fauteuil roulant: chaque corps est beau!
We still have a long way against the fat shaming. But other time, that’s the start to make a difference, like not talking about the bodies of anyone else – or criticizing so hard, or judging.
Tant que nous accorderons plus d'importance à la beauté d'un corps qui fait plaisir à voir qu'à la beauté de l'esprit qui réchauffe le cœur, nous resterons encore loin de l'attitude positive dont nous avons besoin.
Je souhaite que beaucoup, beaucoup plus de personnes qui ne correspondent pas à l'idéal de beauté, se lèvent, manifestent leur opposition à cette idée, et qu'elles montrent l'exemple pour toutes les autres.
Je pense que nous devons travailler beaucoup, beaucoup plus dur, et faire en sorte que la tolérence cesse d'être un effet de mode. La tolérence n'est pas une tendance - mais une conviction intérieure.
Chaque personne qui, en plus de Silvana, s'engage pour le mouvement du "body positivity" et se bat pour lui, fait un travail dantesque. Mais il reste encore tant de choses à faire pour que la société change complètement de mentalité.
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